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Interview exclusive

Revivez une saison de championnat de France de motocross 30 ans plus tard !

Saison : Championnat de France 250 inter 1983, partie 3
A l’entame de cette saison 83, les forces en présences dans le championnat de France 250 inter ont été sensiblement renouvelées par rapport au précédent exercice.

Ainsi, le champion en titre, Jacky Vimond, est parti disputer le championnat 500 inter (par intermittences du fait de la concurrence de certaines dates avec les GP 125 auxquels Javim participe avec beaucoup d’ambition) où il rejoint Jean-Jacques Bruno et Patrick Fura. Il faut bien l’admettre, ce sont les trois meilleurs Français qui disputent le championnat full-size. La légitimité de ce classement honorifique tient autant à leur parcours dans les championnats du monde 82 (et qui se confirmeront en 83) qu’au bilan du superchampionnat 82 (remporté par JJB devant un Javim pressant et l’ami Fura).

En toute logique Daniel Péan, vice-champion en titre et 4ème du super championnat lors de la précédente saison (et le seul avec Patrick Boniface à pouvoir bousculer le trio évoqué ci-dessus) est le favori dans la course au titre en 250. Il devance dans les suffrages, le champion 500 en 1982 : Bony. Tous deux possèdent l’expérience et la vitesse pour s’imposer.

Dan continue de chevaucher la Kx 250 qui lui avait si bien réussie la saison précédente (où il s’en est fallu de peu pour qu’il ne soit couronné), mais a perdu son statut de pilote d’importateur dont il bénéficiait jusque là. C’est au sein d’une structure privée et avec des moyens restreints qu’il s’aligne, confiant malgré tout, dans ce championnat. Après tout il a souvent du lutter avec peu de ressources matérielles au cours de ces dernières saisons et il s’en est plutôt bien sorti. Rappelons que, plusieurs fois champion de France dans cette cylindrée au guidon de sa Maïco dans la seconde moitié des seventies, Dan Péan a conjugué l’exploit d’être le premier Français à gagner un GP (Yougo 77 en 250) et réaliser le grand chelem sur le plan national. Incontestable numéro un Français jusqu’à une vilaine blessure la même année, il du ensuite céder, de haute lutte, sa place à un jeune talent exceptionnel : Jean-Jacque Bruno. Cela s’est passé en 78 au terme d’un combat épique au terme duquel JJB signe le premier de ses nombreux exploits, et devient « Super Bruno ».

Patrick Boniface quant à lui dispose désormais d’une 250 KTM officielle. Couronné Mr 875 grâce à son titre en 500 l’année précédente (bénéficiant quelque peu de la blessure de Bruno, il faut le mentionner), il revient dans la catégorie qui l’a sacrée en 1979. Pilote talentueux et robuste, fin calculateur, Bony s’est vu confier par KTM France la tâche hautement prioritaire de remporter le titre national (Les GP ne figurant pas dans ses objectifs ni ceux de son employeur). Un choix avisé de la part des investisseurs Autrichiens.

Pour étoffer son équipe, la firme de Mattighofen aligne en outre un pilote breton encore jeune et auréolé du titre 125 inter : Yannig Kervella. Après une saison 82 qui l’a vu remporter le titre national et marquer ses premiers points en GP (9ème du Gp de France), Y est là pour apprendre plus que pour s’imposer. Il a réalisé des prestations intéressantes dans cette catégorie lors du super championnat 82, mais on peut raisonnablement douter de sa capacité à concourir dès cette saison pour le titre, d’autant que Péan et Boniface ne sont pas les seuls candidats d’expérience pour le titre cette année là.

En effet, c’est d’un Belge que vient la menace la plus sérieuse pour le compte de Yamaha. Jean-Paul Mingels, pilote d’expérience, vainqueur de Grand Prix et du Trophée des nations avec l’équipe Belge, vient d’obtenir l’autorisation de participer au championnat de France, 2 ans après sa prise de licence auprès de la FFM et sa récente naturalisation. Soutenu par Sonauto (le puissant importateur Yamaha via JCO), Mingels dispose avec la Yz 250 d’une redoutable machine et d’une structure aguerrie. Certes il n a participé à aucun championnat l’année passée, mais ses performances en course inters laissent à supposer qu’il n’a rien perdu de sa cadence GP. Les Français sont inquiets, et il faut bien l’avouer, la participation de cet « immigré » provoque des réticences dans le parc coureur…

Yves Gervaise, lui arrive sur ce championnat avec de légitimes ambitions, mais peut-être aussi quelques doutes. Vice-champion de France 250 pour sa première saison inter en 81, Vonvon a reculé d’un niveau dans la hiérarchie l’année suivant. Il n’a pas réussi à percer non plus en GP donc 83 doit lui permettre de franchir une marche. La concurrence est rude mais le lorrain a du talent et la Yam 83 est un bon millésime. A suivre donc.

Toujours sur Yam privée, nous retrouvons l’ex-champion de France (en 80) de la catégorie, Jean-Michel Baron. On sait à vrai dire peu de choses sur le rapide sudiste en ce début de saison. Il reste sur deux saisons décevantes (blessé pour la défense de son titre en 81 et « seulement » quatrième en 82) et a mis un terme à sa collaboration néanmoins fructueuse avec le constructeur Français Portal (qui a quand même remporté un titre au niveau pro, songez-y !).
Qu’en sera-t-il de sa motivation et de sa vitesse en cette nouvelle saison ?

Voici pour les « titrables »…