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Interview exclusive

Suite et fin de notre revue des 10 pilotes de motocross Finlandais ayant marqué l'histoire du Mx.

Top 10 Pilotes Finlandais - Partie 3/3
4/ Kurt Ljungqvist

Solide gaillard que ce finlandais adepte de la catégorie 500, pilote officiel Yamaha, chargé de mettre au point et faire briller la fameuse 500 YZM à la fin des années 80…

Ljungqvist se signale d’abord par quelques points glanés en championnat du monde lors de quelques piges en 125 sur une Suzuki stock dans les années 82/83. C’est en 85, et juché sur une 500 Yam, que le grand Kurt va se faire remarquer au terme d’une seconde partie de saison particulièrement réussie avec de beaux coups d’éclats et notamment une belle 5ème place de manche sur le prestigieux circuit de la citadelle de Namur.

Pilote prometteur, il s’aligne en catégorie 250 pour la saison 86, au sein d’un plateau ouvert et très dense. Au terme d’une saison marquée par une certaine inconstance (voire une incapacité quasi chronique à finir placé plus d’une manche sur 2) et quelques coups d’éclats (3ème de son Grand Prix national), il achève la saison à une encourageante 9ème place finale.

Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, le regrettable accident de Jacky Vimond au Paradis Latin fin 86 lui confère indirectement le titre de pilote numéro en Europe pour la firme au diapason. Armé de la toute nouvelle 500 Yamaha d’usine, enfin refroidie par eau, Ljungqvist va tenir son rang avec un certain succès puisqu’il clôt son année au 4ème rang mondial, ayant notamment fait triompher son prototype lors de la première manche du GP de Finlande. Cette saison marque le zénith de la carrière du solide gaillard.

Car si Ljungqvist va continuer de fréquenter avec assiduité les places d’honneurs (6ème en 88, 9ème en 90…) en championnat du monde 500cc, jamais il ne retrouvera le chemin de la gagne et c’est sur une honorable 8ème place finale en 1991 acquise sur une 500 Honda de série améliorée que le Finlandais achèvera une carrière internationale entamée 10 saisons auparavant.

Pilote solide, voire rugueux, Ljungqvist aura marqué l’histoire du motocross Finlandais en se projetant aux avant-postes de la catégorie 500 avant qu’elle ne connaisse un déclin irréversible.

5 Kalevi Vehkonen

Vehkonen, un nom qui évoque naturellement la plus grande dynastie du mx Finlandais...entre l'oncle Kalevi, le fils Ismo et le neveu, Pekka, il y a de quoi compiler quelques belles lignes depalmarès...

Et le premier à avoir fait raisonner ce désormais siprestigieuxpatronyme dans le monde du cross est donc Kalevi Vehkonen.

Orpheline d'Erola, le premier Finlandais à avoir triomphé en GP, la Finlande devra attendre quelques saisons avant de retrouver un pilote capable de s'imposer au plus haut niveau. Et si le dénommé Jarvinen passe près de l'exploit lors de son home GP en 1965, cette épreuve marque l'apparition de Kalevi Vehknonen dans les charts mondiaux. Il faudra attendre 3 saisons supplémentaires pour voir Kalevi triompher au plus haut niveau dans le cadre du Grand-Prix de Finlande 1968 au guidon de la très efficace Husqvarna.

Après quelques saisons plus au moins accomplies mais marquée par un nouveau succès (Pologne en 71, devant Mikkola et Andersson, ça cause...), la carrière du pilote Finlandais va rebondir ensuite avec sa promotion au statut de pilote officiel Montesa. Sur la belle espagnole, Vehkonen va atteindre son meilleur classement, puisqu'il achève la saison 1972 au 4ème rang final. La saison suivante sera moins remarquable et elle s'achèvera sur une 10ème place finale qui marquera la fin de sa collaboration avec les ibères,décidémentà très rudes en Finlande.

La suite sera moins glorieuse et Vehkonen mettra un terme à ses exploits internationaux à l'issue de la saison 76...ce qui laissera tout juste le temps pour une nouvelle génération de pilotes estampillés SF de se préparer à débarquer sur la scène des GP (Sundström, Pikkarainen, Tarrkonen).

Entre le succès initial d'Erola et dans l'aspiration de Mikkola, Vehkonen aura permis de confirmer l'essor du motocross Finlandais à l'échelleinternationaleet mérite donc de figurer dans les tous meilleurs de ce classement.

6 Tapani Pikkarainen

Pilote du mondial 500 à la grande époque, Pikkarainen fut un des costauds du plateau des GPs entre 1980 et 1983.

La lecture de son palmarès ne prédispose pas le bonhomme à figurer au sein de ce prestigieux classement….en effet, jamais il ne parviendra à intégrer le top ten final du championnat du monde 500, figurant en 11ème position à 3 reprises ! Pour autant le moustachu finnophone mérite amplement sa place dans la confrérie des meilleurs pilotes du froid pays…

Car au sein d’un plateau où pullulaient les teams « usines », Pikkarainen est parvenu à s’illustrer sur des machines de second rang…ainsi une katé semi officielle en 1980, une Maïco en plein déclin en 81, ou encore une Honda stock en 1983. Cette année-là on peut même considérer que le titre de premier privé chez les « full size »lui revient de droit…

Mais surtout « Pikka » réussira l’exploit de remporter une manche sur son sol natal en 81 (la dernière victoire de Maïco en 500cc au niveau mondial) et, toujours à domicile, c’est carrément le GP qu’il remporte sur une Honda stock à la barbe et au nez du champion Belge André Malherbe, pilotant pour sa part le proto 500 du HRC. Un exploit unique qui en dit long sur le talent du pilote finlandais, dont la carrière plutôt courte et inachevée aura tout de même été marquée par ces deux exploits retentissants.
Tapani Pikkarainen lors du GP de France 500cc 1983

7 Jukka Sintonen

Autre énervé de la poignée de gaz, Jukka Sintonen s’est pleinement réalisé dans la catégorie 500 après une première saison discrète chez les quarts de litres en 1980.

Une année pour apprendre (81) puis une autre pour surprendre (1982, 10ème au classement final, podium au GP de Finlande, le tout sur une Yam privée…) ont convaincu les dirigeants de la firme aux diapasons de l’intégrer dans le team officiel en 1983.
Hélas, si son compère nordique Carlqvist allait tirer le meilleur parti de la 490 à air, ce ne fut pas complètement le cas du bouillant finlandais, une septième place finale venant sanctionner une saison sans véritable coup d’éclat.

Redevenu simple pilote d’importateur pour le compte de Honda en 1984, Sintonen va signer sa saison la plus aboutie, plaçant sa CR stock à une remarquable 6ème place finale au sein d’un peloton pour le moins fournis en machines d’usine. Fort de cette superbe saison on attendait de lui qu’il fasse rayonner le proto 500 HVA en 85, il n’en fut rien…quelques blessures ne permirent pas à Sintonen de s’illustrer cette année-là, et c’est sur une décevante 21ème place finale qu’il quittera le concert mondial au terme de la saison.

Toutefois, si la carrière de Sintonen reste relativement courte au plus haut niveau, il aura néanmoins comptéparmiles meilleurs pilotes de la catégorie 500 à l'époque où celle-ci constituait encore la référence, tout au moins à l’échelle continentale.
Jukka Sintonen lors du GP de France 500cc 1983

8 Mika Kouki

Contrairement à la grande majorité de ses compatriotes, Mika était un pilote plutôt stylé, voire même flashy durant sa période Yamaha Factory - JT.

Doté d'une attaque dantesque, Kouki s'illustre une première fois en 1983 sur une 125 Suzuki lors du GP d'URSS (10 et 6). 1984 ne le voit pas effectuer de progrès significatif, mais la saison85 marque l'arrivée du Finlandais au plus haut niveau.

Pas toujours chanceux (il crève en lors du Grand Prix de France alors qu'il mène la seconde manche avec autorité), il réussit une saison remarquable avec de nombreux coups d'éclats (et des podiums de manche) pour signer une superbe 7ème place finale.

Figurant au sein d'une génération de pilotes euros prometteuse (avec Strijbos et VDB, notamment), Mika devient pilote officiel Yamaha en 1986. La progression est réelle, Kouki gagne en constance, signe son premier podium en France et gagne sa première manche en Irlande.

Engagé sur la rampe du succès, on imagine Kouki seprojetantvers les sommets du cross mondial. Hélas une sale saison le met out pour la quasiintégralité de la saison 87 pour laquelle il nourrissait légitimement de grandes ambitions.

Deretour en 1988, Kouki demeure un excellent pilote de la catégorie mais il apparaît désormais un peu juste pour trouver le chemin du succès, malgré quelques podiums de manche. Hélas, il se blesse un nouvelle fois alors que le top 5 final se profilait pour lui, et c'est sur une frustrante 11ème place finale que Kouki achève sa carrière dans la cadre du championnat du monde.

9 Arto Pantilla

Autant Kouki était un personnage flashy, spectaculaire, autant Pantilla a traversé les années 80 avec une certaine discrétion qui contraste avec les résultats du personnage.

L'une des rares originalités à mettre sur le compte du brun Finlandais tient au fait qu'il pilotait l'une des rarissimes Kawasaki 125 en GP au début de sa carrière. De ses premiers points récoltés lors de la traditionnelle tournée Suède/Finlande en 1982 à son formidable GP de Suède 500 en 1991 (1/3 pour une seconde place overall), Pantilla n'aura pas franchement enflammé le coeur des Mx Fans...il suffit de taper Arto Pantilla sur google pour s'en convaincre.

Pour autant, il convient de rendre hommage à cet efficace pilote du nord, qui savait sublimer son modeste talent dans le cadre des GPs.

Intégrant le top 10 - 9ème - de la catégorie 125 en 1985 sur une KTM, glanant au passage son premier podium lors du GP du Brésil, il va surtoutà s'illustrer la saison suivante en prenant une impeccable seconde place lors du boueux et historique GP de France 125 où 4 pilotes Finlandais trustent les premières places et où un certain Jean-Michel Bayle signe son premier exploit (6ème du GP).

Cette saison le voit réussir de belles performances sur des terrains plutôt souples (2nd encore en Suède et podium de manches en Belgique et Finlande...) pour une très belle 7ème place finale...

Les 2 saisons à suivre verront Pantilla reculer dans la hiérarchie des 125 (12ème et 13ème final entre 87 et 88) avant qu'il ne se décide à relancer sa carrière en 500.

Et après deux saisons où il s'illustre parintermittence, Pantilla réussira donc l'exploit de sa carrière en étant tout près de remporter ce fameux GP de Suède 1991 au guidon d'une 500 Honda d'importateur.
Cette année là, Pantilla lutte pour une place dans le top 6 final des GP, mais deux épreuves blanches pour finir (mal) la saison le relégueront à une néanmoins honorable 10ème place finale.

Remisant son dossard de pilote de GP, Pantilla se contentera d'unedernière apparition honorable en tant que pigiste lors de son home GP pour clore sa carrière au niveau européen en 1992.
La fin de ses exploits marque également pour le Mx Finlandais le terminus d'une époque dorée avec les retraits des cousins Vehkonen, de Ljungqvist et autres Kouki.
Depuis le MX sur les bords de la Baltique connaît une éclipse durable et seuls quelques mohicans parviennent de temps à autre à enrayer le déclin de cette nation naguère si fertile en pilotes de qualité...

10 Jussi-Pekka Vehvilainen

...et justement, l'un des derniers en dates à avoir perpétuer la tradition du mx finlandais est précisément JP Vehvilainen.

Prenanten quelque sorte le relais d'Aaltonen (meilleurs pilote SF des années 90), Vehvilainen débute modestement sa carrière en GP 125 en faisant son apparition dans les charts en 1996...
Rien de bien folichon au cours de ses trois premières saisons si ce n'est uneaptitudeavérée à scorer du bon point dans le gros sable..

Et c'est enfin le passage à la 250 en 1999. Pas de gros résultats mais une présence de plus en plus fréquente dans les points...puis l'an 2000 marque une vraie progression de Vehvi dans les tableaux FIM avec une 15ème place finale dans l'aspiration de son compatriote Kovalainen.

Et c'est enfin la saison suivante qu'il finit par intégrer le top ten final du mondial (8ème), performance agrémentée de son premier podium à Lierop...

Dès lors, que ce soit en 250 ou en MX1, les saisons du pilote finlandais seront régulièrement altérées par des blessures récurrentes. Ainsi en 2002 où un top 5 possibles s'échappe de la sorte. 2003 et 2004 voient même le talentueux pilote disparaître des écrans radars...on le croit perdu pour la cause au moment où il signe un podium inattendu au GP du Portugal MX1. Avant d'alterner de nouveau blessures et résultats convaincants...

2008 voit le Finlandais relancer sa carrière en MX3 avec un certain succès puisqu'il ne loupe que 3 GPs...pour un podium final.

Hélas, usé par plus de 10 ans de campagnes douloureuses, Vehvilainen raccrocheau terme de cette saison.

Sur la foi du seul palmarès en GP de Vehvilainen, on pourrait naturellement s'interroger sur la présence du pilote au sein d'un classement dont sont exclus plusieurs pilotes ayant connu une réussite plus évidente que lui au sein du peloton des Grand-Prix.
Mais une épreuve à pu donner la mesure du talent de Vehvilainen...la plus prestigieuse de toute. Pilier de lasélectionnationale dans les années 2000, Jussi-Pekka s'y est toujours comporté avec brio, récoltants des honneurs à titre individuels (de nombreux top 5), ses performances propulsant par deux fois (2002 et 2003) la Finlande sur le podium de cette si prestigieuse manifestation.

Pour avoir prolongé un peu la gloire du motocross finlandais, Vehvilainen mérite amplement, à notre sens, de figurer au panthéon des crossmen de son pays.