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Interview exclusive

La suite des aventures d'Yves Gervaise, Yannig Kervella et Christian Vimond

Junior 1980 : un trio infernal ! Partie 2
1983 marquera le premier duel entre Vonvon et YK depuis le junior, lors du championnat de France 250 inter.
Celui qui était parfois surnommé « Bouboule » Kervella s'est mué en un véritable athlète et sa condition physique en béton armé constituera une des armes clés qui expliqueront le succès du pilote KTM dans ce championnat.
Gervaise, pour sa part connaît un début de saison en demi-teinte avant de monter en puissance pour décrocher une quatrième place globalement décevante. Toutefois le Lorrain profite du Grand Prix de France disputé dans la boue à Château-du Loir pour inscrire le premier point de sa carrière (10ème en première manche), ce qui le laissera à égalité avec Yannig Kervella.
Si « Y » poursuit son apprentissage avec détermination, ses mauvais débuts de courses le pénalisent régulièrement et s’il accumule les top 15, il faut se souvenir que cette année là encore, seuls les 10 premiers de chaque manche ont le privilège de marquer des points pour le championnat du monde.
Le Breton parviendra toutefois à ses fins lors du GP d’Allemagne.
Christian Vimond pour sa part figure au rang des favoris pour l’accession au titre de champion en 125cc, mais un début de saison catastrophique au guidon d’une Gilera encore moins fiable que performante relègue Christian au fin-fond des classements avant qu’un changement de machine salutaire ne permettre à La Mousse de remporter les deux dernières épreuves de la saison pour une quatrième place finale.
Curieusement « Vonvon » Gervaise va descendre d’une cylindrée pour la saison 84, s’alignant désormais sur une KTM avec le soutien de Royal Moto pour le compte du championnat de France et des Grand-Prix en catégorie 125. Et le choix s’avère judicieux. Yves domine le début du championnat de France et réalise de belles performances en Grand-Prix (enfin), avec, en point d’orgue, une superbe 4ème place au Grand Prix de San-Marin. 17ème au final, le Lorrain a largement démontré sa capacité à figurer dans le top ten du championnat du monde 125 pour les saisons à venir.
Globalement dominateur en France, Vonvon va néanmoins se présenter diminué par une blessure à l’épaule lors de la finale nationale, et face à un Jean-Luc Fouchet déchaîné, Yves perd dans l’ultime manche, son leadership et laisse la couronne au pilote Briviste. Un échec cuisant dont les effets mettront un certain temps à se dissiper.
Chrivim, lui, est à la peine cette même saison sur une Aprillia, il doit se contenter de briller par intermittence et se contentera d’une 5ème place au championnat de France.
En GP, le benjamin des Vimond peine à faire valoir son talent et rentre bredouille de ses quelques tentatives.

Pour Kervella la saison 84 aura été mitigée, suivant le chemin inverse de Vonvon Gervaise, Yannig quitte KTM (où il a le sentiment que les Français sont pris pour des charlots dès lors qu’ils affichent des ambitions autres que nationales…) pour une Yamaha Moto 2000.
Sur le plan national, Yannig parvient à maîtriser les assauts des Fura, Bruno et autres Boniface, mais il ne peut absolument rien pour contrer la totale domination de Jacky Vimond, dans la catégorie 250, qui s’adjuge les 15 manches de la saison. Un titre de vice-champion au goût amer pour l’obstiné Breton.

A l’échelon mondial, où Yannig affiche de réelles ambitions, la saison est marquée par des hauts (un très beau GP de France pour l’ouverture, et surtout une historique seconde place dans le fangesque GP de Hollande) et des bas (pas mal de GP sans le moindre point), pour une 21ème place finale qui laisse toutefois entrevoir de réelles possibilités.

1985 verra le premier vrai duel à couteaux tirés entre deux des protagonistes du junior 1980. En effet au terme d’une saison marquée par l’explosion de Christian Vimond (désormais sur une Honda Moreau), Vonvon et le Normand vont s’affronter au cours d’une finale épique qui verra Crivim l’emporter le jour même où son frère craque en finale du championnat du monde 250…
Pour Gervaise, après l'échec de 84, le coup est dur. Et ce n’est pas une pauvre saison mondiale (1 pt conquis dans la lointaine Tchecoslovaquie) qui pourrait éclairer le bilan de sa saison. Il faut dire, à sa décharge, que l’incorporation du Lorrain au sein de l’armée de terre ne lui est pas spécialement profitable.
Pour la Mousse, la saison se complète de ses premiers point en GP (notamment 10ème d’une manche en Hollande) et d’une place de vice « super-champion » de France conquise sur le fil au dépend…de Gervaise, le titre revenant à un Javim encore groggy cependant de l’échec de sa campagne mondiale.

Pour Granit Kervella, la saison est en revanche remarquable. Vice-champion de France, il a réussi cette fois à chiper quelques manches à Jacky Vimond, et surtout il emmène sa 250 Honda au 8ème rang de la hiérarchie mondiale. La progression est remarquable et elle couronne le travail, la détermination et l’absence de complexe du pilote Breton à l’échelle continentale. Seul point noir, Kervella blessé doit renoncer à disputer l’intégralité du super championnat de France en fin de saison...

Photo : 420 XL