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Interview exclusive
Double champion de France 1967 et 1968
Q : Vos débuts en compétition ?
R : A l’époque il fallait avoir 16 ans pour rouler en compétition et j’ai débuté en 1964. C’était à Cavaillon, à la colline St Jacques où il n’y avait pas d’habitation autour. C’était un petit circuit mais les Inters venaient y rouler ! On m’a proposé de participer à la course. Je suis parti un peu devant et les autres pilotes n’ont jamais pu me rattraper !! Je suis devenu une petite vedette locale !
Q : Vous commencez très tôt à courir en championnat de France, comment étiez-vous organisé ?
R : J’avais une petite voiture et une remorque et je faisais du camping dans le parc coureurs.
Q : Vous êtes champion de France en 250cc et en 500cc, quelle cylindrée préfériez-vous ?
R : La catégorie 500 ! C’était les 500 Inters ! Mais lors de certaines épreuves il m’arrivait de courir dans les deux catégories, cela faisait alors 6 courses pour la journée !
Q : Pouvez-nous raconter la finale à suspense en 500cc de 1969 ?
R : Effectivement nous étions 4 à pouvoir encore gagner le titre : S.Bacou, J.Queirel, J.Vernier et moi-même. En ce qui me concerne la bougie est sortie de son logement et la course au titre, au propre comme au figuré s’est arrêtée là . Ce fut dommage car c’était à domicile à Plan d’Orgon. A propos du terrain, il appartenait à mes grands-parents. C’était une montagne et avec beaucoup de bénevoles ils ont aménagé un circuit. Des pins ont été coupés, la ligne de départ a été faite à la dynamite ! Le circuit était large.
Q : Que vous a-t-il manqué pour gagner le titre 500cc en 1972 ?
R : J’ai eu beaucoup de problèmes mécaniques. Ce fut ma dernière année en 1972, j’ai arrêté en Octobre à Gaillefontaine. En fait l’usine n’allait pas très bien et cela s’en est ressenti sur le matériel. On a changé plusieurs fois le moteur.
Q : Avez-vous effectué une saison complète de GP ?
R : Non. A l’époque, nous n’étions pas très aidés par la fédération et l’usine Montesa ne s’en occupait pas de trop. L’objectif était le titre national. Cependant j’ai participé à plusieurs Grand Prix. En 1966 je termine 6ème en France et 5ème au Luxembourg. En 1967, je termine 5ème en Allemagne.
Q : Quel fut votre plus lointain déplacement et quelle était votre organisation ?
R : C’est en Tchécoslovaquie. J’y suis allé en voiture et remorque. Nous avions acheté un 403 break. Un Monsieur qui tenait une auto-école et qui connaissait ma famille nous a accompagné. Il parlait anglais, ce fut un peu plus facile. Les passages de frontières étaient longs !
Q : Quels étaient les circuits où vous étiez à l’aise ?
R : Brou, Thomer la Sogne, Gaillefontaine, Niort
Q : Ce ne sont que des circuits du nord ?
R : Pernes et Isle sur Sorgue, aussi !
Q : Quels étaient vos points forts ?
R : Les sauts ! J’avais une bonne condition physique. Je ne partais pas bien, donc il fallait attaquer pour revenir en tête de la course. J’ai eu de la chance, je ne me suis rien cassé.
Q : Avez-vous vécu de votre passion ?
R : Oui pendant de nombreuses années. En 1967 et 1968 j’étais pilote Montesa puis semi professionnel l’année d’après. Je fut aussi semi professionnel chez Husqvarna de 1970 à 1972.
Q : Pourquoi avoir arrêter si tôt votre carrière ?
R : J’étais réservé, sauvage, pas prétentieux. Je n’aimais pas les sollicitations.
Q : Avez-vous roulé depuis votre retraite sportive en moto ancienne ?
R : Non, je n’ai participé qu’à une endurance tout terrain.
Palmarès
Champion de France 250 en 1967
Champion de France 500 en 1968
Vice-Champion de France 500 en 1971 et 1972
3ème du Championnat de France 250 en 1966
3ème du Championnat de France 500 en 1969
Photos : Archives J.Porte avec son aimable autorisation.