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Interview exclusive

Roger Drobecq
  • Roger Drobecq sur la Terrot.
  • RD a débuté la pratique du motocross sur une 350 Terrot, puis sur une 350 NSU que les Allemands avaient laissé à la débâcle à la fin de la guerre. Mais il ne l'utilisait pas pour se rendre aux course, comme certains le faisaient à l'époque. Il y allait avec son sidecar 350 Ariel, avec la NSU dans le side et sa femme sur la NSU !!

  • Roger Drobecq sur la NSU.
  • Ces premiers terrains de jeux ont été Bongenoult, Beauvais (la fosse à bas le vent), Montreuil, Méru...et ses compères de l'époque se nommaient Dédé Desmelliers, Pierre Thuillier et un Guy Bertrand tout jeune !


    Avec le temps, il était devenu nécessaire de changer de moyen de transport. Est arrivée une 5 cv Citroën carrossée en break, avec un habillage en contre-plaqué à l'intérieur, pour transporter la moto. A ce moment là, Roger Drobecq en profite pour faire passer la 350 Ariel en "première monte". Puis l'Ariel ayant fait son temps il a fallu trouver une nouvelle moto plus compétitive. Un 350 BSA.

  • Certificat d'achat de la BSA.
  • Roger Drobecq a donc cassé sa tirelire et a demandé de l'argent à ses proches, afin de se rendre au garage Audemart à Beauvais. Ce fut un achat bénéfique, comme le disait André Chuchart : "Avec cette moto, il va péter les scores !". Malheureusement, un accident sur le circuit Sainte Catherine à Rouen a bien abîmée la BSA. Roger Drobecq se rabat sur une 500 d'occasion afin de participer, parfois, jusqu'à six courses pendant le week-end !! 3 pour la catégorie 350cc et 3 pour la catégorie 500cc. Ils ne s'entraînaient pas beaucoup à l'époque, mais ils avaient "la pêche" ! C'était un sacré bonhomme ! 41 cv de puissance pour la 500cc et 20 cm de débattement ! C'est ainsi que Roger Drobecq se fait remarquer par Robert Leconte, l'importateur Velocette. Il avait payé sa moto et comme celle de Victor Amedeo, elle était équipée par l'usine. C'était une Velocette Thruxton. Sa boîte de vitesse était très sensible, les soupapes étaient à l'horizontal, ce qui les abîmaient souvent.


    Au niveau compétition, Roger Drobecq tente les qualifications aux championnats de France National, mais il échoue : avant de sauter et de retomber dans un trou, il avait une BSA. Après le saut, il en eut deux, mais elle avait cédé. Par la suite Roger Drobecq terminera dans les 10 premiers du championnat national 500. Il finira quatrième en 1956 (2 deuxièmes places) et aussi en 1958, avec 2 victoires d'épreuve. A partir de 1959, il roulera en inter et se classera huitième en 1960 et dixième en 1962.

    Au fil du temps, se forme alors une complicité avec Rémy Julienne. Tous les deux montent des motos à leur goût : un moteur Triumph dans un cadre BSA, un embrayage Norton, une fourche Ceriani; cette dernière étant achetée à Michel Jacquemin, qui en assurait l'importation. La mécanique devient une habitude : on avait plus vite fait de changer les rapports de boîte de vitesse, plutôt que le pignon de sortie de boîte ! C'était une époque pendant laquelle il y avait de sacrés mécaniciens parmi les pilotes. Guy Bertrand était de ceux-là. Il utilisait un radiateur pour refroidir l'huile. Roger Drobecq ne participe pas qu'à des courses en France, il voyage à l'étranger, en Belgique (cross inter), en Italie à Maggiora et en Angleterre avec Rémy Julienne. Il aimait beaucoup de rendre à Hawkstone Park, où il a disputé des Grand Prix. Il termina à la onzième place de la deuxième manche en 1962.


  • Liste des pilotes du Grand Prix d'Angleterre 1960.
  • Hawkstone Park pour l'étranger et Gaillefontaine, Blargies, Bongenoult et Pithiviers pour la France : telles étaient ses pistes préférées. Des noms de circuits d'autrefois où dans les parcs coureurs, il était copain avec tout le monde ! Mais en course, c'était un teigneux ! Il serrait contre les barrières ! Eric Cheney s'en est longtemps souvenu ! Par contre, il n'aurait pas serré Sten Lundin. C'était son modèle à rouler.


    En 1966, Roger Drobecq raccroche.

  • Lors d'une course de côte à Lardières.
  • Après une carrière bien remplie à moto, course de côte y compris, il reprend le magasin Moto Drobecq.
  • L'enseigne : "Au tour de France".
  • Ce magasin avait été crée par son père, André, ancien coureur du tour de France
  • Le magasin.
  • Une famille de sportifs, les Drobecq !
  • Le tour de France en 1927.
  • A cette époque, les 2 roues se vendaient bien : 200 motos par an ! Un jour, un client amène une Moto Guzzi. Ce dernier a eu droit à : "ici, on vend des motos, Monsieur !" Même s'il a commencé sur des motos européennes, il était devenu admiratif des motos japonaises : c'était de belles mécaniques !" Et aux petits jeunes, qui lui rappelaient au bon souvenirs, les Ariel, BSA et autres, il leur s répondait : " laissez ces m.....! 2 heures d'établi le samedi pour une heure de course le dimanche !"


    Enfin, on ne peut pas parler de Roger Drobecq sans aborder le moto club de Meru. Il a participé à sa création en août 1951. La piste était située dans l'ancienne carrière. On l'appelait le grand blanc et le petit blanc. il y avait une grande descente puis une montée en béton : fallait pas se rater ! C'est ici, que Roger a emmené Patrick, son fils. Ce dernier avait peur de cette descente la première fois, avant de l'aborder. Puis il s'est lancé et il est descendu avec l'YZM, un petit coup de gaz et hop, la remontée. Depuis Patrick n'a plus eu jamais peur de cette descente.

  • Le Champion de France pose pour la photo.
  • Et Patrick est devenu champion de France juniors en 1971, vice-champion de France 500cc inter en 1973 et 1974, vainqueur du Touquet en 1978, champion de France inter en enduro en 1980, a terminé deuxième du rallye Paris-Dakar en 1983 et a remporté le rallye des Pharaons en 1984.


    Palmarès :
    1956 : 4è du championnat national 500cc
    1958 : 4è du championnat national 500cc
    1961 : 5è de la coupe de France
    1962 : 5è de la coupe de FranceSource et photo : F.Drobecq, JM.Potelle et l'archiviste