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Interview exclusive

Esprit d'équipe, encouragement, pas d'énervement, c'est la recette !

Changer un moteur en un temps record au Motocross des Nations, on l'a fait !
  • Après le stress, les médailles !
  • Gilles Tixier : "On ne savait pas si on avait le temps de démonter et remonter le moteur. Comme nous n'avions passé qu'une moto au contrôle technique, c'était compliqué. On n'avait pas le choix ! Les Mexicains ont voulu nous prêter une moto, mais ce n'était pas possible car une seule moto avec un seul châssis avait été enregistrée.


    A vrai dire, nous venions de démarrer avec le team VHR, donc nous avons du préparer un moteur et mettre au point la moto rapidement. Nous n'étions pas rodés au montage et démontage d'un moteur. Et là, il fallait y aller ! Nous ne nous sommes pas concertés pour le démontage, cela s'est fait naturellement. Il y a eu plusieurs intervenants : Quentin le jeune mécanicien, celui de Steven Frossard et de KTM USA, Pascal Finot et moi. Ce qui aurait pu être un fiasco, s'est finalement bien déroulé. P.Finot a été le chef d'orchestre, il nous disait le temps qu'il restait.

  • L'équipe au complet.
  • Normalement, un team usine peut changer un moteur en quatorze minutes. Mais là, ce n'était pas évident. Il fallait que la moto soit bien propre. Nous avons lavé la moto, mais nous n'avons pas pu la rendre nickel. D'ailleurs c'était un peu plus difficile que d'habitude pour serrer les colliers avec le sable.


    Il n'y a pas eu d'énervement. Même pas la force ! Même moi qui suis un peu nerveux ! P.Finot a trouvé les mots pour ne pas s'énerver et s'unir. Cette équipe de France, ça fait cinq fois qu'elle gagne le Motocross des Nations. La Fédération mets les moyens et il y a un chef d'orchestre, c'est P.Finot. Il faut penser à son équipe, à ses coéquipiers, dans ces moements-là

  • P.Finot, le chef d'orchestre !
  • Malgré le remontage du moteur, j'avais un doute sur le fait qu'il puisse tenir la dernière manche. Déjà en manche qualificative, il y avait eu une fuite d'eau. Nous n'avions pas de gros radiateur. Et effectivement , la moto a rechauffé en cours de manche ! Gautier Paulin avait dit à Jordi : "une place de seizième au lieu de quinzième, c'est aussi important qu'une place de deuxième par rapport à une première place. Et çà s'est vérifié. Cela s'est joué à très peu de points !


    Pendant la dernière manche, je n'étais pas avec l'Equipe de France, j'étais dans la tour Thor. Au cours de la manche, je me disais que si l'on montait sur le podium, cela serait bien, après ce qu'il nous était arrivé. Puis, je vois la moto de Jordi qui fume, il ralenti de rythme...Je suis retourné au camion de la FFM et quand j'arrive, les cuisiniers me disent :"on est en tête devant les Italiens, on a vu passer Jordi, Jordi est passé !! Oui oui on a gagné !!" Je n'y croyais pas, je suis resté un peu planté là et puis je suis reparti en courant vers la ligne d'arrivée !


    Il n'y a que le sport qui permette de vivre une aventure humaine comme celle-ci ! J'ai vécu du gros gros stress !! Nous avons réfléchi avant de nous engager. L'équipe était composée de deux pilotes au point, avec deux motos au point. Nous nous sommes dit que c'était un coup de poker que d'aller au Motocross des Nations, avec le peu d'entraînement et le peu de développement avec la nouvelle moto. Nous nous sommes dit que l'on aurait du mal à s'en remettre psychologiquement, s'il y avait un échec. Jordi avait envie de bien faire ! Et pour Bruno Verhaeghe, c'était un challenge aussi !

  • Jordi s'est donné à fond !
  • C'est ce qui a rendu l'histoire si belle ! Dans ce monde de pognon et où le monde professionnel côtoie aussi l'amateurisme, les gens ont vibré derrière la télévision, il y avait un suspens de fou !! Beaucoup de gens se sont greffés à cette aventure. Les supporters français en bleu-blanc-rouge ont chanté la Marseillaise et nous encourageaient pendant que l'on remontait le moteur. Nous avons gagné sur le sol US, alors qu'ils étaient les favoris !"
  • Les supporters des bleus sont présents pour encourager l'Equipe de France !
  • Photos : Pascal Haudiquert et captures écran video Equipe de France MXDN