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Interview exclusive

Des crossmen français en Belgique.

Aywaille 1946
Invité par la Ligue Motoriste Outhe-Amblève, le Motor-Club a envoyé une équipe disputer un motocross le 22 septembre à Aywaille, dans les Ardennes Belges. Le camion du Motor-Club escorté par trois sidecars, après un voyage sans histoire, arriva à la ville de Hotton en Belgique, où les motocyclistes belges étaient venus au-devant de nous. La plus grande surprise de notre vie nous était réservée, la ville étant pavoisée aux couleurs belges et françaises, de grandes banderoles nous souhaitaient la bienvenue qui nous fut adressée ensuite de vive voix par le Bourgmestre âgé de 83 ans, ceint de son écharpe, pendant que les enfants nous offraient des bouquets de fleurs.

Après l’apéritif d’honneur, les machines furent descendus du camion et c’est sous une escorte imposante de motos, sidecars et grosses voitures que nous partîmes dans la ville de Aywaille où se déroula la réception officielle. Après l’apéritif nous fûmes reçus à l’Hôtel de Ville par le Bourgmestre en présence d’un représentant du consul de France à Liège et de toutes les notabilités de la ville, ainsi que des représentants des divers clubs motocyclistes belge. Après nous avoir remis un insigne aux couleurs françaises pour nous permettre de nous reconnaître en ville, la Marseillaise fut chantée en choeur.

A la sortie, fanfare en tête, nous nous dirigeâmes au banquet qui réunissait tout le monde et se termina à quatre heures du matin.

Mais le lendemain matin, la chose commençait à changer de face quand nous fûmes sur le terrain de motocross, plus d’un n’avait pas le sourire. Il nous paraissait même impossible de franchir en moto de pareils obstacles, mais après réflexions nous nous sommes persuadés que si les belges y parvenaient nous devions en faire autant. Quel travail !


(Un aspect de la piste du circuit des Fossettes)

Après nous être entraînés le samedi après-midi et ma foi après bien des bûches, nous nous sommes trouvés au départ le lendemain à cinq sur huit que comprenait notre équipe. Nous devions faire un match avec huit belges au cours d’une épreuve qui les opposait à notre équipe.

Ont donc pris le départ dans l’ordre des numéros :
Adnet, Morin, Vitran, Lamontagne et Engel. Nous finîmes dans cet ordre : Adnet, Engel, Morin. Battus d’avance, nous avons néanmoins appris ce qu’est un vrai motocross international, car Adnet et Morin étaient opposés à des internationaux Belges ne pratiquant que ce genre de sport et cela tous les dimanches. Les deux coureurs Lamontagne et Vitran ont abandonné au dernier tour par suite d’ennuis mécaniques, ce qui revient à dire que quoique ne disposant pas (il s’en fallait) du matériel adapté pour ce genre d’épreuves, les coureurs du Motor-Club ont montré en Belgique, qu’en France, avec des machines appropriées, nous parviendrons à nous aligner l’an prochain au départ avec des chances de succès.

A titre d’indications et pour que les organisateurs français en fassent profit, il est alloué à tous les coureurs une prime de déplacement, une prime de départ, une prime en espèces.

En outre, ils se partagèrent entre tous, 50% des bénéfices. De surcroit, les membres du Motor-Club comprenant quatorze personnes ont été logés, nourris et ravitaillés aux frais des organisateurs.

Quand verrons-nous cela en France ?

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[ Source : Moto Revue n°879bis et photos : archives G.Gallez ]
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