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Interview exclusive

Troisième épreuve du Grand Prix d'URSS

Riga 1960
  • Le départ d'une course.
  • Riga marquait la troisième et dernière étape du Grand Prix du CAMK (Central Auto Moto Klub) d'URSS. Malheureusement parmi nos cinq représentants Lamouroux, Lucas, Marceau, Terrien et Weber, trois connurent des mésaventures. Franck Lucas et Jackie Marceau apparemment frappés d'une intoxication alimentaire, durent s'aliter à peine arrivés, ne se relevant que pour se rendre aux entraînements.
    Très bien soignée en ce qui concerne ses malades, la délégation française fut encore l'objet, à Riga, d'une réception particulière, organisée en l'honneur du quatorze juillet. Une délégation d'une importante porcelainerie voisine vint à cette occasion nous fleurir et nous remettre d'aimables cadeaux qui s'ajoutèrent aux congratulations habituelles de nos hôtes officiels. La soirée, consacrée à l'audition du "Beau Danube Bleu" à l'Opéra de Riga, s'acheva par un brillant diner en musique (française bien entendu) qui fut l'occasion de nouer de sympathiques contacts avec une trentaine de nos compatriotes que les hasards de leurs professions ont conduit à vivre en URSS.

  • L'Opéra de Riga.*
  • Riga était donc la grande finale du Grand Prix du CAMK. Aussi la manifestation revêtait-elle un caractère particulièrement grandiose, fondé sur l'installation d'un vaste décor très joliment aménagé, décoré. La présence d'une musique militaire ouvrant "la parade" classique, l'ouverture de la compétition par le président du conseil des Ministres de la Lettonie en personne, bien d'autres choses confirmaient tous les assistants dans l'idée que ces deux journées finales de motocross international en URSS se paraient de solennité. Quant à votre serviteur, désigné par les représentants de toutes les nations présentes pour prononcer l'allocution en réponse à celle du chef du Gouvernement Letton. Je tenais à remercier mes amis d'Europe Occidentale et Orientale qui, par là, ont voulu aussi rendre hommage à la Révolution Française dont l'anniversaire venait à peine d'être célébré.

  • Devant la grande tribune d'honneur, musique militaire et concurrents sont alignés. Le Chef du Gouvernement de la Lettonie va déclarer ouverte la compétition.
  • Après les courses et les déplacements depuis Leningrad et Tallinn, les pilotes purent se reposer un peu et préparer leur motos. Onze nationalités et environ deux cents pilotes bulgares, hongrois, allemands, danois, mongols, polonais, roumains, français, tchécoslovaques, suisses et soviétiques participèrent aux courses dans les cylindrées de leur choix (125cc, 175cc 250cc, 350cc et 500cc). Certains ont même participé à deux catégories. A noter que les représentants (sur Jawa) de l'équipe de Mongolie, dont le pays vient de s'ouvrir au motocross, ont affirmé d'énormes dispositions augmentées d'un courage, d'une volonté et d'une gentillesse à toute épreuve.

  • Parmi les pilotes français, Joseph Terrien un peu coupé (46) est ici assez bien placé, mais il s'agit des premiers trois cent mètres de la course. L'Angevin disparaitra presque aussitôt.
  • Voici les résultats, partiels malheureusement (si quelqu'un en a d'autres, il peut nous contacter, merci !)
    125cc
    1) Grigoriev.I (Ukraine)
    4) Krumins.I (Lettonie)

    175cc
    1) Grigoriev.I (Ukraine)
    3) Panfjorov.B (Russie)
    5) Tregubov.O (Moscou)
    8) Jankovski.V (Lettonie)

    250cc
    1) Krajkovic.E (Tchécoslovaquie)
    2) Resetniks.R (Lettonie)
    7) Osins.K (Lettonie)

    350cc
    1) Chara.J (Tchécoslovaquie)
    5) Resetniks.R (Lettonie)
    6) Klavins.A (Lettonie)
    8) Osins.K (Lettonie)
    13) Ozolants.A (Lettonie)

    500cc
    1) Andersen.P (Danemark)
    4) Vitolins.J (Lettonie)

  • Une 125 de cross soviétique dérivée des DKW.
  • O.Tregubov : "J'avais été sélectionné par le coach Victor Maksimovitch Sharonov. Le circuit de Riga était sablonneux et difficile. Je me souviens qu'Igor Grigoriev avait remporté les catégories 125cc et 175cc. C'est dans cette dernière que j'avais roulé. J'avais terminé troisième et Boris Panfjorov, troisième. Nous roulions sur des Kovrovets, les Hongrois sur des Danubia, les Tchèques sur des CZ et les Allemands sur des MZ. A la fin de la course, Igor avait discuté avec moi à propos des courses.
    Plus tard, je l'ai revu en 1975 à Kiev, lors d'un voyage. C'était un homme d'une volonté extraordinaire et il avait conservé cet état d'esprit. Un exemple pour tous les sportifs."

  • Igor Grigoriev et Oleg Tregubov.**
  • Source et photos Moto Revue n° 1519 et Za Rouliome 1960/09, * L'archiviste et ** Oleg Tregubov.