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Interview exclusive

Guy Bertrand brillant vainqueur de la deuxième manche du championnat

Les championnats de France 1957 - 500cc (2/4)
Visage marqué par le violent effort qu'il vient d'accomplir, Guy Bertrand n'a pour l'instant qu'un désir : se désaltérer !

Pour sa rentrée, après qu'un genou endommagé l'eût tenu deux semaines à l'écart des terrains, le champion de France National de l'an denier, dont le début de saison 1957 au sein des internationaux, a été à notre sens une révélation, a confirmé sur le dur parcours de Breteuil et devant 6.000 spectateurs, toutes les qualités que nous lui connaissions.


Sans doute sa connaissance du circuit (Guy Bertrand est en effet motociste à Breteuil) a t-il été pour lui un avantage certain, mais ceci ne retire en rien à la qualité de la performance accomplie : la victoire de Bertrand sur un Robert Klym lui-même excellent, sur un Paul Godey qui a montré devant nous le retour en forme que nous signalions voici quelques semaines et enfin sur un Chuchart parti en tête et qu'une crevaison écartera plus tard d'une place d'honneur cependant bien méritée, cette victoire fut "nette et sans bavure"!

Derrière Chuchart (8) parti en tête, on distingue Robert Klym (2), son frère René (2), Combes (20) et Schmid (17).

La course se divisa en deux tableaux successifs : tout d'abord, la chasse menée derrière Chuchart par Robert Klym, alors deuxième, et Bertrand, à cette différence près que dès le cinquième passage, c'est Bertrand qui vient en deuxième, Robert Klym suivant à quelques mètres. Poursuivant son effort, le futur vainqueur passe Chuchart en abordant le deuxième tiers de la course. Les écarts se creusent, et au 17è tour, Robert Klym prend à Chuchart la deuxième place, le pauvre Chuchart crevant d'ailleurs au 20è tour et perdant ainsi tout le fruit de son bon début de course.


Durant toute cette partie de la lutte, nous sommes témoin d'un certain nombre d'arrêts : Henri Frantz, dès le deuxième tour, puis Drobecq, qui a des ennuis avec sa fourche, et qui s'arrêtera une nouvelle fois par la suite, et enfin Darrouy sur crevaison.


Et voici le second aspect de l'épreuve : tandis que Bertrand et Robert Klym poursuivent leur ronde, très détachés et doublant d'ailleurs au fil des tours la plupart de leurs adversaires, la bataille se situe derrière eux pour les places d'honneur. Paul Godey, parti en quatrième position, et devenu troisième après la crevaison de Chuchart, s'est assuré suffisamment d'avance sur ses suivants et ne sera pas inquiété. Mais René Combes, cinquième durant la première moitié de la course, finit par succomber sous la pression de Ledormeur, encore un jeune inter qui marche bien.


Poursuivant son effort, le second des frères Klym revient maintenant sur Combes, lequel sera toutefois un morceau plus coriace à grignoter et ne cèdera que sur la fin de l'épreuve , de même que que le jeune Ledormeur. Disons d'ailleurs que ces deux hommes, déjà honorablement placés à Vesoul et quasi assurés d'une place excellente ici, ne voulurent pas prendre trop de risques en opposant à un René Klym extrêmement incisif, une résistance qui eut pu les conduire à casser.


Et cette deuxième épreuve du Championnat de France des inters, s'achèvera sur ces positions.


Michel Jacquemin, détenteur du titre 1956, s'est arrêté un moment pour faire régler son frein avant. Déjà mal parti, n'ayant pas enclenché correctement sa première, il ne put donc que se maintenir à la huitième place. Gilbert Brassine n'a pas eu d'ennui bien défini, tout simplement, "ça n'allait pas" comme il nous le dit lui-même dans la soirée.


Pour ces débuts dans l'organisation d'une grande épreuve, le MC.Oise ous a donc présenté, sur un terrain de 1 530 mètres, extrêmement accidenté, très éprouvant pour les hommes comme pour la mécanique, une course d'un réel intérêt. En lever de rideau, une épreuve nationale disputée sur trois manches et ouverte aux 350cc et 500cc nous procura de belles émotions, nombre de pilotes culbutant aux deux tiers d'une certaine montée, qui vit jusqu'à trois machines s'enferrer réciproquement, sans conséquences sérieuses, heureusement, pour la santé de leurs conducteurs. Cette épreuve mouvementée revint à Bourgeois devant Koffmann.


Et pour finir, disons un mot pour l'avenir : il faudrait renforcer l'entourage du circuit en certains points, et y placer quelques contrôleurs supplémentaires


Avec le même speaker - excellent, décrivant parfaitement la course, donnant des temps, etc...- et un service de presse qui délivrait moins d'une demi-heure après l'arrivée, les classements officiels ronéotypés. Il n'a pas de raison pour que le MC Oise ne se hisse pas au niveau des grands club organisateurs.


Voici les classements :
Nationaux 350-500cc :
1) Bourgeois
2) Koffmann
3) Beuwaaert
4) Thuillier
5) Lhomme

Championnat de France Inter :
1) Bertrand.G (BSA) 1h 16' 48'' 3/10
2) Klym.Ro (BSA) 1h 17' 51'' 2/10
3) Godey.P (BSA) 1h 19' 15'' 2/10
4) Klym.Re (BSA) à 1 tour
5) Ledormeur.Gé (BSA) à 1 tour
6) Combes.R (BSA) à 1 tour
7) Schmid.J (BSA) à 1 tour
8) Jacquemin.M (Matchless) à 1 tour
9) Charrier.J (BSA) à 1 tour
10) Brassine.G (BSA) à 1 tour
11) Melioli.J (Gilera) à 2 tours
12) Lefèvre.R (BSA) à 2 tours
13) Barbara.R (Triumph) à 2 tours
14) Darrouy.A (BSA) à 3 tours
15) Vouillon.P (BSA) à 5 tours
16) Chuchart.A (BSA) à 7 tours
17) Frantz.H (Matchless) à 11 tours
18) Lusseyrand.H (BSA) à 16 tours
19) Drobecq.R (BSA) à 23 tours

Source et photos : Moto Revue n°1345 et 1346.