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Interview exclusive

Guy Bertrand

Q : Comment avez-vous débuté à moto ?

R : La moto a toujours été une envie d’enfant. J’ai eu ma 1ère moto, une Motobécane 125 en sortant de l’école. J’ai vendu mon fusil de chasse pour m’acheter deux pneus de cross. Mr DRUET, le Président du MC de l’Oise me regardait m’entraîner sur le terrain de Bougenoult (à côté de Beauvais). Comme je n’avais pas de matériel adéquat, il est venu trouver mes parents pour les conseiller de m’équiper et surtout pour les rassurer en leur faisant croire que ce n’était pas dangereux…

Q : Quel est le plus beau titre : le 1er en 1956 ou celui en 500 Inter en 1962 ?

R : Mon plus beau titre a été le 2 septembre 1956 à Sucé (44) parce que c’étaient mes débuts en course et que c’était mon 1er titre. J’aurai eu 24 ans deux mois après.

Q : Après toutes ces années aux places d’honneur, pensiez-vous toujours gagner un titre ?

R : De 1957 à 1962, j’étais toujours second, le « poulidor » du moto-cross. Donc, j’espérais bien être un jour 1er et ce fut le cas en 1963, 1964, 1965 et 1967…je me suis rattrapé !

Q : Avez-vous été professionnel, si non quel métier exerciez-vous ? Viviez-vous de votre passion ?

R : Je n’étais pas professionnel. Oui, je vivais de ma passion surtout pendant la période des titres et, en parallèle, j’exploitais un magasin de vente et de réparation de cycles et motos.

Q : Quelle course la plus lointaine avez-vous disputé ?

R : La course la plus lointaine : Alger en 1960 avec mon père et en 1961 avec mon épouse. A Alger, nous logions chez Mr TRICOT qui s’occupait du club d’Alger. Mon père était mon mécanicien. Nous partions en voiture jusque Marseille, puis l’avion. J’ai été invité aussi en Russie (URSS à l’époque). J’ai refusé car j’avais une course importante en France au même moment. Par la suite, j’ai regretté de ne pas y avoir été.

Il y eut aussi la Suède, l’Espagne, l’Angleterre, l’Allemagne… Pour les courses en France, je partais tous les week-ends, en voiture avec la remorque, toujours carrossée et peinte par le carrossier de Breteuil, à l’identique de mes voitures. Au début, je campais sur les terrains de cross et ensuite j’allais à l’hôtel. D’ailleurs certains hôteliers tremblaient de nous voir arriver. Nous étions une bande de coureurs et de copains très dissipés …ambiance assurée ! Retour le lundi, ouverture du magasin le mardi.

Guy Bertrand et sa remorque carrossée comme sa Mercedes.

Q : Quelle est votre meilleure course ?

R : Ma meilleure course : je n’en ai pas une en particulier mais j’avais des terrains de prédilection, les terrains rapides comme Vesoul, cross organisé par le Président Mr PAQUET, terrain très rapide où mes supporters étaient très actifs, pour ne pas dire déchaînés. Vesoul, Thomer la Sogne, Tarare, Laguépie étaient des courses de championnat pour un titre. C’étaient mes terrains favoris.

Q : Aviez-vous des amis pilotes ?

R : Oui, la plupart des inters étaient mes amis, mais plus particulièrementDELPEYRAT, JULIENNE, CROS, CLANET avec qui on fêtait les « après-courses », on partait en vacances tous ensemble avec nos familles, entre deux cross. Je suis d’ailleurs toujours en contact avec ceux qui restent…Il y avait aussi les étrangers, Albert COURAJOD, Arthur HARRIS, Sten LUNDIN : « mon modèle, mon idole ! »

Q : Etait-ce une bonne époque?

R : La meilleure de ma vie !

Palmarès Guy Bertrand

Champion de France 500 Inter : 1963, 1964, 1965, 1967

Champion de France 500 National : 1956

Coupe de France 1962

Vice-Champion de France 500 Inter : 1958, 1959, 1965, 1967

3è au Motocross des Nations 1958

Photos : Archives Guy Bertrand avec son aimable autorisation