Motocross History : De quand datent vos débuts ?
Jacques Vernier (JV) : J’allais voir des courses de côte, d’enduro et de motocross. C’est après une course de cross que j’ai dit à mon père que je voulais une moto de cross ! A 15-16 ans j’ai eu une Flandria. Vers 19-20 ans, période qui coïncide avec mon service militaire, j’ai décidé d’effectuer des courses de championnat.
Etiez-vous professionnel ?
JV : Non je l’étais pas, car je ne m’entraînais pas pendant la semaine et j’avais un travail.
Avez-vous été pilote officiel ?
JV : J’ai été semi-officiel Ossa et CZ. Chez Ossa il fallait aller à l’usine pour faire réviser la moto. Chez CZ, j’ai eu un mécano une année, car il y avait un problème technique sur les motos. Le mécano Tchèque est venu pour réviser les motos puis m’a accompagné sur les courses mais pas toute la saison.
Qu’est ce qui a changé au niveau technique par rapport aux motos modernes ?
JV : C’était dur : les motos n’étaient pas très bien suspendues. Elles saucissonnaient beaucoup et on voyait souvent la roue arrière !! Aujourd’hui les motos ont de meilleures suspensions et sont plus rapides. Je me rappelle quand je sautais des tremplins, je fermais les yeux et puis finalement, ça passait !!
Comment s’est déroulé le titre de 1969 lors de la finale ?
JV : Jacky Porte était sur son terrain, les Portal étaient de bonnes motos, Serge Bacou et Joël Queirel étaient là aussi pour la victoire finale. Il y avait du monde pour ce titre. Malgré cela je me suis dit que j’avais une chance de le gagner quand même…Puis les aléas de la course ont fait le reste (S.Bacou casse sa chaîne 25 mètres après le départ). J’étais tétanisé à l’idée de gagner.
Aviez vous un circuit préféré ?
JV : Non.
Avez-vous effectué une saison complète de GP ?
JV : Non, car les GP lointains étaient coûteux en déplacement. Mais j’ai participé au GP de Tchécoslovaquie, sur CZ.
Quel est votre meilleur souvenir ?
JV : En 1969 je score deux fois dans les points en GP. En Italie dans la boue j’étais satisfait car ce n’était pas évident et Ettelbruk. La montée en dévers nous déportait vraiment.
Vous avez terminé 10è de l’Inter AMA 1970 avec notamment une quatrième place au Canada et une troisième place à Rocky Mountain, comment avez-vous décidé d’aller disputer ces courses ?
JV : J’ai vu une annonce dans Moto Revue, j’y ai répondu et c’était parti ! Je n’avais personne pour me conseiller, mais j’ai mis la moto dans la 404, la 404 sur le bateau et en avant. J’avais pris un dictionnaire Français-Anglais. Je gagnais 250$ par course ce qui me permettait de vivre pendant une semaine. Par contre la deuxième année, les primes n'étaient que pour les vingt premiers. Je ne suis resté qu’une semaine car je n’avais plus d’argent.
Vous avez gagné l’Enduro du Touquet en 1975, quels souvenirs en avez-vous ?
JV : C’était la 1ère fois que la course avait lieu. Je suis parti dans les dix premiers. Tout s’est bien passé. Ce fut une course assez facile en fait. Ma dernière participation date de 1981 sur un Husky 360. J’étais dixième lorsque j’ai été victime d’un serrage.
Pourquoi passer du Cross à l’Enduro ?
JV : J’ai toujours préféré le Motocross, mais du temps d’Ossa j’effectuais les deux disciplines. J’aimais bien l’ambiance du Motocross, un peu moins celle de l’Enduro. Il y avait un peu plus de rivalité. Le titre de 1976 m’a apporté de la notoriété mais pas d’argent.
Suivez-vous toujours l’actualité du motocross ?
JV : Oui.
Participez-vous à des courses Vintage ?
JV : Je suis allé au Norman Scramble, mais comme je n’avais pas de moto, l’organisateur m’en a prêté une. Mais j’avais peur de la casser.
Photo : archive MC.Thomer.