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Interview exclusive

Jean Cros
Q : Comment avez-vous débuté en moto ?
R : Mon père avait un garage et je faisais un petit peu de moto. C’était en 1949. C’était le début du motocross!

Q : Quelle fut votre première compétition ?
R : En 1950 à Sète au Mont Saint Clair. J’avais une 125cc Terrot. Puis j’ai couru en ligue Languedoc Roussillon. J’ai été Champion de cette même ligue en 1957. Du coup j’ai été appelé par la FFM pour former l’Equipe de France. J’ai été promu Inter et n’ai jamais fait de championnat National.

Q : Que vous a-t-il manqué pour gagner le titre de 1960 ?
R : Robert Klym était le plus fort. Nous étions au coude à coude avant la finale, il fallait que je gagne et qu’il ne finisse que troisième, mais il a terminé devant moi. Gérard Ledormeur et Jean Hazianis étaient devant nous.

Q : En 1963, vous pilotez une Monark, était-ce une bonne moto ?
R : Je suis allé à Stockholm chez le préparateur : Hedlund. J’étais ami avec Sten Lundin et il le connaissait bien sur. Donc je lui ai acheté un moteur et avec Georges Delpeyrat nous avons construit notre moto. Nous avons fabriqué un cadre qui convenait bien d’ailleurs à plusieurs moteurs ! On a commencé à la fabriquer dès 1961. C’était une très bonne moto. On l’avait appelée « Metisse Spéciale Maison » !

Q : Vous avez couru pendant plus de 15 ans, était-ce la bonne époque ?
R : C’était une très bonne époque, je n’ai que des bons souvenirs !

Q : Avez-vous roulé en Grand Prix ?
R : Non, je n’ai participé à aucun Grand Prix, mais au Motocross des Nations, oui !

Q : Justement, racontez-nous le Motocross des Nations 1958 ?
R : Si je me rappelle cela devait avoir lieu en Septembre. Il devait y avoir 12 Nations, près de 70 coureurs. J’ai terminé premier Français et neuvième au général !! Il y avait une très bonne ambiance. Nous avions terminé 3è par équipe ! Personnellement au départ je ne pensais pas que nous aurions réalisé une telle performance et surtout moi ! En série, j’étais parti treizième et je suis remonté à la dixième place. Et en finale, je pars douzième et je termine neuvième devant des pilotes comme Rickman, Clink, Ostorero.

Q : Si vous n’a pas roulé en Grand Prix, quelle fût votre plus lointain déplacement ?
R : Et bien plus loin que la Suède ! En Union Soviétique ! Avec le moto-club de Laguépie, nous nous y sommes rendus en Octobre. L’ambiance était très bonne, mais nous étions encadrés à 100%. Nous avions pu rencontrer des gens et nous étions très sollicités notamment par les étudiants qui nous demandaient tout ce qu’on avait. Ils n’avaient vraiment rien. On a laissé tout ce qu’on avait sur nous en échange.

Q : Avez-vous vécu de votre passion ?
R : Oui. Pendant 10 ans je ne fais que du motocross et j’ai bien vécu. Même si nous n’étions pas très aidés par les marques, nous avions des primes de départ et les gains des courses. Ce qui permettait d’entretenir les motos.

Q : Et après qu’avez-vous exercé comme métier ?
R : J’étais mécanicien

Q : Avez-vous roulé en course de motos anciennes ?
R : Oui une ou deux fois, mais c’était il y a longtemps…dans les 80. Mais j’ai tourné la page.

Q : Quels étaient vos circuits préférés ?
R : Jonzac et puis des circuits dans le centre : Nevers et Bourges

Q : Quel est votre meilleur souvenir en course ?
R : Je me souviens d’une superbe course à Jonzac en 1959. Il y avait un sacré plateau : Archer, Rasmussen, Scaillet, Curtis, Rademacher, Gustavsson pour les étrangers. Et surtout iI y avait Bill Nilsson, le grand champion suédois, Champion du Monde en 1957 !!. Pendant une manche je l’avais doublé !! J’avais établi le record du tour en 1’54 ! Par la suite il m’avait redoublé, mais j’étais très fier de cette manche !

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[ Photo : Archives L.de Nadaï avec son aimable autorisation. ]
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