Pour tout ceux qui ont gravité dans la galaxie du motocross hexagonal dans les années 80, Patrick Fura demeure une figure incontournable. Pilote humble, discret, à l’attaque légendaire, il s’est constitué un solide palmarès, fait de titres nationaux (2), de belles performances en Grand Prix et de nombreuses victoires en cross inters. Voici, en quelques mots, son histoire.
Et l’histoire de Fura, c’est d’abord une performance inédite, un véritable choc pour le cross français, lorsque quasi-inconnu (vie-champion 250 senior - l’équivalent du national aujourd’hui - en 1979) il débarque un peu par hasard à l’ouverture du championnat du monde 250cc 1980 qui se déroule en Espagne. Sur une HVA stock prêtée par la SIMA de l’inénarrable Monsieur Seurat, le jeune Français réalise une prestation qui demeure à ce jour inégalée pour un pilote de l‘hexagone, puisque pour sa première manche dans le concert des Grand Prix, Patrick franchit la ligne d’arrivée à une magnifique 3ème position ! Dans le contexte de cette époque où rares sont les pilotes Français à tirer honorablement leur épingle du jeu des GP, cette performance va sidérer quelque peu les observateurs du Mx Européen…et générer les espoirs les plus fous. Et si la constance n’est pas le fort du picard en cette première saison, il réalise de nouveau des performances remarquables en Belgique (3/DNF) et en URSS (3 et 4)…15 ème au final avec un total de points élevés - 48 - au sein d’un plateau mondial très homogène, Fura a des quoi être satisfait de ce premier exercice. En championnat de France toutefois, il se heurte au solide et expérimenté Jean-Michel Baron qui armé de la 250 Portal s’impose de peu devant le Picard…
A l’aune de cette première saison époustouflante, on imagine un destin glorieux pour ce pilote assurément appelé à réaliser de grandes choses dans le concert international.
Et c’est donc naturellement paré des plus grandes ambitions, et avec un soutien accru de la part de Husqvarna, que Fura aborde l’année 1981. Hélas, la saison de Grand-Prix ne sera qu’une suite de déceptions pour le jeune homme et elle se soldera par une 26ème place indigne de son talent. Etrangement, sur le plan national comme dans le cadre des cross inters, Patrick démontre qu’il na rien perdu de sa vélocité, s’adjugeant sans coup férir le titre 250 inter et réalisant des performances de premier plan dans certaines épreuvesinternationalescomme à Thomer, où il tient la dragée haute à Neil Hudson, champion du monde cette année là .
C’est au terme de cette saison en demi-teinte que Patrick Fura ce processus d’allers-retours entre les catégories 250 et 500 qui marquera sa carrière.
Disposant d’une 430 Husky aux performances honorables, il va donc devoir se mesurer avec la véritable élite du MX Européen. Un choix risqué, dont l’objectif est peut-être de créer un electro-choc et relancer Fura dans sa quête de gloire internationale. Auteur d’une saison pleine, il achève cet exercice à une remarquable 13ème place finale agrémentée des performances de choix, notamment en Suède ou au Canada. Dans ce contexte hautement concurrentiel que celui des GPs 500 de cette époque, il ne fait aucun doute que le pari initié en début de saison est réussi. En France, Patrick échoue de peu dans le sillage d’un Patrick Boniface ultra-régulier et d’un Bruno convalescent pour le titre 500...et le super championnat le voit terminer 3ème d’un quatuor magique (Bruno champion, devant Jacky Vimond, Daniel Péan 4ème), au terme d’une lutte épique avec ces adversaires de choix…
Lisez la 2ème partie
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Photo : Michel Moncler
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Photo : Michel Moncler
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