Cooper Web
Interview exclusive

Vainqueur du Grand Prix de Tchécoslovaquie 125cc en 1976

Jiri Churavy (1/2)
  • A Stribro en 1976, vainqueur du Grand Prix national !

  • Motocross History : Comment êtes-vous entré dans le monde la moto ?

    Jiri Churavy (JR) : La moto a toujours été une affaire de famille. Mon père a roulé en motocross et en enduro dans les années 50 et mon cousin Vlastimil Hlous a couru dans les années 60-70. Mon père a été notre mécanicien.
    Quand êtes-vous monté sur une moto pour la première fois ?
    (JR) : J'ai commencé sur une Jawa 50cc, quand j'avais neuf ans, environ.
    Vous souvenez-vous de votre première course ?
    (JR) : Oui, c'était pas très loin de chez moi. J'avais treize ans et je pilotais une Jawa 50cc. Puis à seize ans, j'ai disputé ma première course en 250cc. C'était à Stribro. A chaque fois, j'ai gagné mes première courses.
    Comment vous sentiez-vous avant le départ ?
    (JR) : Avant ma première course, j'étais très heureux d'être au début d'une vraie course et en même temps excité par l'atmosphère de la course. Mais je n'étais pas du tout anxieux.
    Avez-vous décroché des titres nationaux ?
    (JR) : Oui, deux. J'ai commencé à participer régulièrement aux championnats de Tchécoslovaquie à partir de 1969 et j'ai été champion en 1974 en 250cc, puis en 1979 en 125cc. Je n'ai pas pu obtenir plus de titre, car les dates de Grand Prix se chevauchaient après les courses de championnat.
    Qui étaient vos meilleurs rivaux pour les titres nationaux ?
    (JR) : Mes plus grands rivaux étaient les coureurs du Dukla Prague, le club sportif de l'armée. Je me suis entraîné avec eux et nous avons couru ensemble de 1971 à 1984. Ils s'appelaient M.Halm, J.Stodulka, J.Falta, A.Baborovsky, Z.Velky et bien d'autres...

  • L'équipe du Dukla.*

  • En ex-Tchécoslovaquie, il y a beaucoup de circuits célèbres, lequel était votre préféré ?
    (JR) : En premier, je dirais Stribro. C'est là que j'y ai couru ma première course, en 1968 en 250cc et ma dernière, en 1984 en 500cc. J'y ai remporté le Grand Prix en 125cc en 1976. Il y a eu d'autres circuits fameux comme Sedlcany, Holice, Dalecin. J'ai eu du succès sur toutes ces pistes et il y avait toujours une belle vue sur ces circuits.
  • Jiri Churavy à Dalecin en 1977.

  • Vous souvenez-vous de votre premier Grand Prix ?
    (JR) : C'était le Grand Prix d'Autriche à Launsdorf en 1970 en 250cc. Malheureusement, je n'ai pas terminé la première manche à cause d'une roue arrière cassée. Mais je me suis bien rattrapé en seconde, car j'ai terminé sixième.
    Dans quel état d'esprit étiez-vous ?
    (JR) : J'étais heureux, j'avais dix-huit ans et j'étais sélectionné par la Fédération Tchécoslovaque pour participer au dernier Grand Prix de la saison. En plus, je pouvais commencer à rouler pour le compte de l'usine CZ. Je vivais un mélange d'excitation et de beaucoup d'anxiété à la fois, car c'était une nouveauté pour moi. Lors des entraînements, je roulais bien, mais j'étais un peu nerveux.
    En 1974, vous remportez la première manche du Grand Prix de Tchécoslovaquie en 250cc, pouvez-vous me raconter ?
    (JR) : Oui. Je suis très fier de cette victoire, car j'avais eu une grave blessure au printemps 1973. J'ai été soigné toute l'année et suis resté huit mois à l'hôpital. Le médecin ne me donnait pas beaucoup de chance pour que je repilote en motocross. En 1974, je me suis préparé au club du Dukla et je suis parvenu à obtenir la performance que je souhaitais pour cette course à Holice. J'avais un modèle de 1973, car je n'avais plus le soutien de l'usine CZ après ma blessure. Dès le premier tour, je suis bien parti et me suis placé en première position. A mi-course, Jaroslav Falta m'a dépassé, mais il est tombé en panne d'allumage. J'ai donc repris la première place et je l'ai gardée jusqu'à la ligne d'arrivée. Baborovsky termina deuxième et Moiseev, troisième.
  • La fin du tour par tour de la première manche et le n°42, de Jiri Churavy.

  • Comment étaient les spectateurs ?
    (JR) : A ce moment-là, c'est comme s'il y avait eu 50 000 pilotes Tchèques qui étaient en tête ! Il y a eu d'énormes encouragements de la part du public, que je n'avais jamais vécu auparavant
    Que s'est-il passé en seconde manche ?
    (JR) : Je n'ai pas terminé la course, la faute à la même panne que Falta en première manche, panne d'allumage au bout de quinze minutes. Dommage, j'étais dixième. Heureusement, un pilote Tchèque a gagné. Miloslav Halm a remporté le classement général avec un 5-2 !
    Vous avez commencé votre carrière de Grand Prix en 250cc, puis vous êtes descendu en catégorie 125cc, pourquoi ?
    (JR) : C'était en lien avec ma blessure de 1973. Je voulais continuer à rouler en motocross et l'usine CZ cherchait un pilote d'expérience en catégorie 125cc, la nouvelle catégorie crée pour les Championnats du Monde. Après une mûre réflexion avec les deux entraîneurs Josef Hrebecek et Frantisek Helicar, j'ai décidé d'essayer la nouvelle catégorie pendant un certain temps, mais finalement cela a duré cinq ans !
  • En 1975, sur la 125cc à Tabor.

  • Ce changement a été un succès, puisque vous terminez cinquième au classement général, en montant deux fois sur le podium ?
    (JR) : Oui, la saison a été couronnée de succès et ma blessure a été complètement guérie. Je m'étais fait la réflexion avec A.Baborovsky, que finalement la catégorie 125cc ne nous avait pas perturbés pour les Trophée et Motocross des Nations de la même année.
    L'année d'après, vous remportez la médaille d'argent de la catégorie, y a t-il eu une cérémonie à la fédération Tchèque ?
    (JR) : Après chaque saison de motocross, la fédération organisait et organise encore le gala de fin de saison avec la remise des décorations de toutes les disciplines des sports mécaniques. Ainsi en 1976, j'ai reçu la médaille d'argent de la FIM et le titre de champion honorifique du sport tchécoslovaque.
    Vous avez terminé trois Grands Prix à la deuxième place, Gaston Rahier était-il imbattable cette année-là ?
    (JR) : Je ne veux pas dire que la moto faisait tout, mais je pense que la Suzuki avait un avantage par rapport à la CZ. Globalement, Gaston Rahier était un excellent pilote et il était meilleurs sur les circuits sablonneux et au sol souple. Il fallait avoir de sacrées trajectoires pour pouvoir le suivre ! Je ne l'ai battu que quelques fois
    Vous ne marquez pas de points au GP de Finlande, est-ce le tournant du championnat ?
    (JR) : Je ne sais pas. J'ai eu quelques problèmes mécaniques avec la CZ, mais pas autant que lors des saisons 1977 et 1978, puis surtout 1979, lorsque CZ a commencer à être moin performant.
    En tout cas, vous remportez le GP suivant...en Tchécoslovaquie ?
    (JR) : Oui, j'ai réussi à battre Rahier à domicile en remportant les deux manches (1-1). Avec Zdenek Velky et notre entraîneur Josef Hrebecek, qui venait de ce circuit, nous avions pu effectuer des tests sur la moto pendant trois jours, ainsi qu'un stage de régénération. Ce fut payant ! J'étais en forme ! J'ai réussi à prendre deux bons départs et j'ai été encouragé par 25 000 spectateurs. Prendre le départ d'un Grand Prix de Tchécoslovaquie a toujours été spécial pour moi. Alors gagner et écouter l'hymne national à la maison, fut un agréable souvenir !
  • Sur la plus haute marche du podium à domicile.

  • Comment avez-vous célébré cette victoire ?
    (JR) : Rien de particulier. Avec l'équipe, nous avons célébré un petit peu la victoire, le soir à l'hôtel, après les courses.
    La Fédération Motocycliste avait-elle organisé une cérémonie ?
    (JR) : Non, il n'y a rien eu de spécial.
    Malheureusement, une semaine après vous ne marquez pas de points au Grand Prix de France ?
    (JR) : Je me souviens d'une chaleur terrible, je pense que c'était à Cassel. Les pilotes et les machines se sont effondrés. J'avais eu des problèmes de santé avant la course (grippe) et j'avais toujours de la fièvre. J'ai essayé de rouler le premier tour, mais je ne l'ai pas terminé, ce n'était pas possible. Je n'ai même pas participé à la seconde manche. De mémoire, c'est Z.Velky qui gagne ce Grand Prix.
    Puis vous êtes allé aux Etats-Unis pour le Grand Prix ?
    (JR) : Oui, c'était à Lexington dans l'Ohio. C'était mon deuxième séjour après celui de la Trans AMA pour six courses, en 1972. Ce voyage avait été organisé par Motokov, l'importateur aux Etats-Unis de CZ et Jawa. Sur place, les employés de Motokov s'étaient occupés de nous et transportaient nos motos jusqu'aux circuits. Je ne score que huit points à ce Grand Prix.
    Photos : M.Jirecek sauf * J.Churavy