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Interview exclusive

Un incontournable du calendrier de la saison de GP !

Lommel 2022
Une vue du circuit de Lommel.

Le Tony ne manque pas d'air...Non content d'avoir décliné l'invitation a se rendre a Lommel, voila qu'en sa qualité de rédacteur en chef de Motocross History, le gonzier réclame avec forces de vitupérations, un reportage complet, avec photos, oui !, sur l'épreuve disputée en terre belge. Les gens....


Bref, voici en quelques mots et photos, une restitution sommaire de ce que nous avons pu observer ce week-end en terre flamande.


Moi on me demande des photos alors j'en prends...

D'abord, un peu d'histoire. Lommel est sorti de son relatif anonymat pour entrer dans la légende du cross un beau jour de septembre 1981 quand, a la stupéefaction générale, un commando de Honda Boys monté ad hoc par le génial Roger De Coster est venu infliger une défaite humiliante aux locaux lors du Trophée des Nations Si Vromans, maître es-silice en ces temps lointains, avait donné la leçon a tout le monde devant ses supporters, ses coéquipiers avaient pour leur part subi la domination des pilotes américains pour une victoire inattendue, la première d'une très longue série.


Depuis, Lommel est devenu un classique du circuit mondial mais également, le "base camp" de la plupart des teams officiels. C'est donc dans un cadre qu'ils connaissent parfaitement que les cadors du MX mondial se sont affrontés. Quelques mots sur la piste, renouvelée pour ce GP, reposant sur une couche de sable fin qui ferait la jalousie des Deauvillais, elle est bien sur propice a la création d'ornières dont la profondeur et la longueur permettraient d'abriter une compagnie de poilus.
Voici le genre de régalades qui constituent l'ordinaire des pilotes a Lommel.Sur ce type de circuit, la piste évolue constamment, et si les premiers tours laissent parfois entrevoir la possibilité de batailles royales entre les meilleurs (comme par exemple lors la première manche MX2 entre Van de Moosdijk et Vialle), la sélection s'organise au fil des passages et ne laisse guère de place a la fantaisie. En fin de manches, les meilleurs se retrouvent devant, sauf incident, plus systématiquement qu'ailleurs. C'est vraiment ce qui constitue le sel de ce type de circuit, en y ajoutant bien sur l'incroyable beauté du pilotage des pilotes de GP capables de jouer avec cet environnement hostile par nature.


Hostilité accrue par la chaleur saharienne subie par les pilotes (et spectateurs) durant ce trop beau dimanche de juillet. Les organismes ont été affectés, et ce n'est pas le dénommé Arvid qui nous contredira.
Arvid Luning.Lommel c'est déja l'enfer, mais si vous y ajoutez le cagnard, c'est a pas y tenir. Heureusement, faisant preuve d'un stoïcisme digne d'un SAS en plein désert de Libye, votre serviteur est parvenu a sortir indemne et parfaitement lucide de cette longue journée d'été pour partager ses impressions avec le lecteur attentif.


A l'ombre sous la tonnelle des supporters de Glen Coldenhoff.

Commençons par quelques mots sur l'EMX 125, juste pour évoquer le talent et le mérite de tous ces très jeunes pilotes dans des conditions difficiles. Outre les quasi locaux Valk et Van Erp, les Reisulis (Lettons), Mikula (Tchèque) ainsi que quelques autres, Danois ou Espagnols, témoignent d'un certain renouvellement de la carte du MX mondial avec l'arrivée de plus en plus soutenue de top pilotes au sein de nations naguère en marge de l'élite crossiste....Et si l'on évoque le cas de "Marcelle" Lotte Van Drunen, nous pouvons même parler d'une inversion de pôle. Aussi jeune et aussi rapide, jusqu'où ira-t-elle dans l'outrage ?


Coté français, soulignons la performance pleine d'opiniâtreté de Petit, la belle seconde manche de Valin, alors que Fuéri connaissait un week-end pénible. Pas autant que celui de Grau, dont on espérait une bonne suite après sa belle prestation germanique....Coincé sous sa machine pendant près d'une minute suite a un accrochage au premier tour de la manche EMX2, cette situation donnait, hélas, le la d'un week-end qui allait se révéler désastreux en termes de performance...Un week-end a oublier, il y en aura de biens meilleurs.


Maxime Grau.

De fait, les Coenen se sont appliqués a porter bien haut l'étendard Husqvarna (et de la Belgique). Si Lucas semble pour l'instant avoir pris le meilleur sur son alter ego, voici deux jeunes gens superbement rapides et stylés. Les jumeaux les plus rapides vus en EMX depuis les frangins Levasseur, c'est dire...Ca roule quand même bien fort en EMX2, et les Bonacorsi, Elzinga, Farres n'ont vraiment pas amusé le terrain ce week-end. Tout comme Quentin-Marc Prugnières. Le premier accessit se profilait pour lui quand, après une belle remontée en première manche et une seconde entamée tambours battant avant que la mécanique ne lui joue un mauvais tour...Bravo a lui. A noter aussi la performance courageuse de Scotty Verhaeghe dans le top 15 après des envolées médiocres.


Si l'on évoque le MX2, version championnat du monde, force est d'admettre que Geerts vient de porter un rude coup a son adversaire pour le titre. En effet, rien ne s'est passé comme espéré pour Tom Vialle ce week-end. Un crash qui endommage sa machine dès le début de la manche de qualification, une chute en début de première manche qui le renvoie en dehors du top 15 pour une remonté laborieuse et sans éclat. Une deuxième manche courageuse mais loin de son nemesis, nul doute que Vialle a perdu gros ce week-end. Finalement, la seule et très relative bonne nouvelle de ce dimanche est venue du retour au top de Kay De Wolf qui empêche Geerts de faire le plein au terme d'un très beau duel. En tout cas, ces deux-la, devant leurs supporters (car, pour rappel, si vous loupez votre freinage en arrivant a Lommel, vous finissez en Hollande), ont livré une superbe prestation faite de maîtrise, de technique et d'attaque. Splendide !


Jago Geerts.

Derrière eux, Laengelfelder a présenté une belle journée, mal récompensée, tout comme celle du "petit" Everts. L'un comme l'autre auraient dû se disputer la 3ème marche du podium sans quelques impairs que nous attribuerons a leur excès d'enthousiasme. Horgmo était bien rapide également, il aurait pu y trouver sa place sans un DNF en première manche. Bénistant a un peu souffert du fait de son mauvais départ en seconde manche.


Bénistant a longtemps butté sur l'improbable JM.Talviku, mais il faut admettre que le Letton est bon conducteur.*

Saluons le retour de Van De Moosdijk, encore trop juste pour tenir la manche entière, mais qui ramène une performance très honorable pour son retour en piste, le beau top ten du dénommé Teresak qui démontre qu'on peut avoir la plus petite structure du parc et envoyer du gros quand même, et enfin l'abnégation de Rubini, qui a ramassé les morts en première manche pour s'offrir un bon résultat sur une surface qu'il ne goute guère.


Loin des semis et des structures extravagantes, Teresak s'assure de l'essentiel : tourner la poignée quand il le faut.

En catégorie MXGP, nous avons bien entendu assisté a un festival batave sans précédent. Bogers, Coldenhoff et Vlandereen se sont imposés comme des magiciens des sables. Seul Febvre avait la vitesse pour contrarier leurs plans, mais il lui aura manqué un peu de caisse, ce qui est compréhensible au regard de son contexte...En tout cas, chapeau bas a Bogers, vainqueur du GP, qui revient de très loin et fait mieux que justifier son guidon d'usine, désormais. Performance bizarre de Gajser dont on peut se demander dans quelle mesure sa gestion du championnat ne va pas finir par l'habituer aux seconds rôles...Affaire a suivre. Seewer était rapide mais a commis des erreurs, a l'inverse Renaux qui n'était clairement pas le plus a l'aise et sa performance n'en prends que plus de relief. Que dire de Prado, déboité par un courageux Van Donninck en seconde manche ? Je ne trouve pas les mots.


A force de rouler a tombeau ouvert, Vlandeeren a failli y perdre son âme

Côté mid pack, notons les belles courses de Jacobi, Monticelli (!), voire des outsiders Koch, Genot et Ostlund. Paturel partait pour rendre une copie très convenable après une solide première manche, mais un DNF gâche sa journée. Watson, solidement installé en septième position dans le second débat, se couchait dans un virage, perdant a cette occasion son rythme et de nombreuses places. Le Brit' paraissait bien déconfit a l'arrivée...


Le team SR a fait la joie d'un jeune fan !Photos : Dilhat et Jörgen-Matthias Talviku *.